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Premiers appareils à mesurer le temps

Clepsydres
Horloges à feu
Sabliers
Gnomons
Cadrans solaires
Canon méridien
Equation du temps
Méridiennes
Temps solaire et temps moyen
   

Depuis qu'il existe, l'homme à cherché à mesurer le temps.

L'alternance du jour et de la nuit, le mouvements des étoiles dans le ciel, le changement d'aspect de la lune, le cycle des marées, la succession des saisons...Que ce soit pour prévoir les migrations des troupeaux, l'arrivée de l'hiver, les solstices et les sécheresses, il était indispensable d'établir des points de repères naturels et artificiels.

Pour déterminer le temps, l'homme chercha tout d'abord à se servir de ses observations.

La première "horloge" du monde fut très certainement solaire, le berger appréciant l'avancement de la journée en suivant le déplacement de l'ombre de son bâton.

Il venait d'entrer dans une ère nouvelle ...

L'ère de la mesure du temps.

Les clepsydres

Les clepsydres restèrent des instruments rares et insolites. Elles servaient à mesurer des intervalles de temps ainsi que le temps la nuit. Elles était utilisées en Europe au 13ème siècle dans les monastères pour avertir les moines de l'heure de la prière. Dans certains monastères, les moines mesuraient le temps au nombre de prières récitées.

Clepsydre égyptienne en albâtre vers1400 avant JC. Percé au fond d'un petit trou, l'eau s'écoulait lentement.  Collection musé du Caire.

Aussi appelées horloges à eau, elles existaient déjà en 2500 av. J.C en Egypte et en Chine.

En Europe centrale et du nord, son utilisation était toutefois limitée. En effet l'hiver, l'eau gelait.

     
     
Horloges à feu    

Horloge chinoise à encens en forme de dragon, fin XVIIIème ou début XIXème siècle.   En se consummant, le batonnet d'encens ou la tige métallique enduite d'une pâte combustible et roulée dans la sciure indique l'heure sur les division gravées. Enflammant au passage les fils retenant les billes. Celles-ci tintent en chutant sur un timbre.

Horloge à huile d'Allemagne du nord.      Collection musée des sciences de Londres.

L'horloge à feu aurait été introduite en Europe au 8ème Siècle par un moine.

Un cierge d'environ un mètre de haut était gradué en heure. La lecture se faisait au fur et à mesure de la combustion du cierge ou bien d'une corde à noeuds. Dans un endroit clos, il fallait environ trois cierge par nuit. Il était parfois fixé sur les graduations du cierge des petites billes en métal qui en tombant égrenaient les heures par leur tintement.

Vers la fin du XVème siècle, apparurent des horloges à feu plus sûres et pratiques.

Les lampes à huile furent dotées d'un réservoir en verre gradué où le niveau de l'huile diminuant avec la combustion marquait l'heure.

Il y fut adjoint par la suite, jusqu'au XIXème siècle, un support de métal.

     
     
Le sablier    

Encore utilisé de nos jours dans les cuisines pour cuire les œufs par exemple, le sablier qui symbolise l'écoulement du temps n'est apparu que tardivement.

On trouve mention de son existence dans un document datant de 1339 découvert à Paris. Il contenait la plupart du temps un mélange de poudre de marbre calcinée tamisée et séchée plusieurs fois, de coquilles d'œufs, de plomb ou de zinc. Constitué de deux fioles coniques superposées et inversées, le sable coule de la partie supérieure à inférieure par un étranglement. La durée d'écoulement dépend du volume de la fiole.

Sablier probablement français de marine d'avant 1730 mesurant une période de quatre heures. Hauteur 33cm en chêne.    Collection privée.

Fréquemment fixé dans des montures richement travaillées en bois, métal et ivoire; son grand essor se situe au XVIème siècle. Les méthodes nouvelles de fabrication du verre le rendant plus mince, pur et transparent ; permettent d'améliorer sa précision.

Afin d'augmenter sa durée de fonctionnement, il fut construit, pour la marine, des sabliers à fioles multiples . Bien qu'il ait été tenté en vain d'inventer des systèmes de retournement automatique, le sablier fut utilisé jusqu'au XIXème siècle. 

     
 
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Le gnomon    

Attribué aux Babyloniens, bien qu'il ait pu être inventé en plusieurs lieux, le gnomon permettait de mesurer l'heure en suivant le déplacement de son ombre sur le sol qui pouvait être gradué.

Il pouvait être constitué d'une simple tige de bois, de métal ou de pierre comme l'obélisque de la place de la Concorde à Paris.

Ce système qui indique l'heure solaire atteint toutefois ses limites lorsque le soleil est absent de nuit ou par temps couvert.

Reproduction d'une Clepsydre à tambour. L'axe du tambour marque la graduation correspondant à l'heure.
     
     

Les Cadrans Solaires

   

Vers 550 av. J.C, les grecs perfectionnèrent les cadrans solaires verticaux égyptiens ainsi que l'horizontal utilisé à Babylone. Chaque cadran solaire est conçu pour indiquer l'heure du lieu où il se trouve. C'est ainsi qu'en 164, av. J.C, Marcius Philippus en fît installer un à Rome pour remplacer celui datant de 263 av. J.C et qui, prévu pour indiquer l'heure de Catane en Sicile, n'indiquait pas à Rome l'heure exacte.

Cadran solaire vertical.  Château d'Anêt (Eure et Loir).

Les cadrans solaires furent tellement répandus qu'il est dit qu'au 18ème siècle, en France, on trouvait dans chaque maison un cadran solaire. Il fut jusqu'à la fin du 18ème siècle l'objet d'une demande constante malgré la concurrence de l'horloge mécanique.

Cadran solaire Anglais de voyage de la fin du XVIIème siècle.    Collection du National Maritime Muséum de Greenwich.
Que les cadrans solaires soient gradués sur une plaque posée horizontalement ou verticalement, au fond d'un bloc de pierre creusé concave et de forme hémisphérique appelé scaphe, un gnomon miniature ou "style" est placé au centre et marque les graduations avec le déplacement de son ombre.
Cadran solaire polyédrique.   Collection British Muséum de Londres.
Les cadrans solaires sont encore fabriqués et utilisés de nos jours. Mais il a fallu se résoudre à adopter avec le développement des moyens de communications et de transports une heure moyenne uniforme. Ce fut le cas à Londres en 1792, Berlin en 1810 et Paris en 1816.
Le cadran solaire peut aussi faire partie intégrante d'un vitrail, être portatif ou de navigation.
     
     
Canon méridien    

Dans une ville comme Paris, les cloches se chargeaient de faire connaître l'heure aux habitants. En 1728, l'horloger Sully, se plaignait d'entendre sonner l'une après l'autre les horloges publiques pendant près d'une demi-heure. Comment connaître ainsi l'heure précise ?

Suite au différentes expériences de savants qui au XVIII siècle utilisaient les lentilles ardentes; il fut tenté avec succès, d'enflammer la mèche d'un canon à poudre avec une lentille de verre convexe concentrant les rayons du soleil.

"En ce jardin, tout se rencontre, hormis de l'ombrage et des fleurs.Si l'on y dérègle ses mœurs, au moins on y règle sa montre " Abbé Delisle

Ainsi fut saluée l'installation d'un canon méridien à Paris au jardin du Palais Royal en 1784.

     
 
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Problème de la différence entre le temps solaire et le temps moyen des horloges.

Les horlogers étaient préoccupés par les problèmes de l'exactitude et de l'uniformité de l'heure à Paris. Avec le perfectionnement et l'utilisation de plus en plus répandue des montres et pendules dans la vie de tous les jours, chacun prenait conscience de la différence entre le temps vrai (l'heure irrégulière indiquée par les cadrans solaires) et le temps officiel qui est le temps moyen (temps régulier indiqué par les montres et horloges). Louis XIV avait bien spécifié qu'il fallait régler les horloges publiques sur le temps vrai. Les horlogers étaient particulièrement mécontents de cette décision. Leurs montres étaient de plus en plus précises en marquant une heure régulière mais différente de l'heure légale. Il fallait donc avancer ou reculer tous les jours les aiguilles de sa montre en consultant un almanach ou un bon cadran solaire. Le public, mécontent de ce décalage constant, accusait les horlogers de vendre des montres qui fonctionnaient mal.

La différence entre le temps vrai des cadrans solaires et le temps moyen des horloges, varie tous les jours d'une avance de 16mn 18s en novembre à un retard de 14mn 30s en février. Seul quatre fois par an, les 16 avril, 14 juin, 1 septembre et 24 décembre, les deux temps coïncident.

     
La courbe de L'équation du temps

Elle fut inventée par Grandjean de Fouchy. Un tracé courbe en forme de huit placé autour de la ligne du temps vrai de midi permet de faire indiquer le temps moyen des horloges aux cadrans solaires et méridiennes.

C'est ainsi que l'horloger anglais Grotton inventa en 1692 une pendule indiquant le temps vrai. Repris par de nombreux horlogers, ce système permet d'indiquer l'heure sur deux aiguilles - l'une dorée terminée par un soleil pour le temps vrai, l'autre en acier pour le temps moyen -.

 
     
La méridienne    

Un rayon de soleil passe à travers un orifice appelé gnomon percé dans un mur ou un vitrail.

Il indique, en croisant la courbe en 8 tracée au sol, l'heure du midi moyen. Ce même point lumineux croisant la ligne méridienne centrale indique le midi vrai.

Les deux positions extrêmes correspondent aux solstices d'été et d'hiver.

Méridienne de l'ancien hospital de Tonnerre en 1786.    Source revue de l'A.F.A.H.A. Besançon.
A cette époque, l'usage étant de remettre à l'heure solaire montres et pendules à l'heure de midi, l'habitude fut prise de ne construire des cadran solaire qui ne marquait au plus que le midi et les minutes l'encadrant. Ces cadrans furent appelés méridiennes soit horizontales ou verticales.
     
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http://horlogeriepassion.free.fr
Petit canon méridien portatif. Dessin du projet de canon méridien de Lavoisier. Installé sur un chariot à roues, il aurait pu être déplacé pour donner le midi solaire (midi vrai) à n'importe quel endroit.